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La capitale du Se-Tchouan, qui est à demi européanisée

 

Prologue

Monsieur Wang, marchand d’eau, a appris que les dieux descendaient sur terre, à la recherche d’une personne bonne. Ils ont choisi le Se-Tchouan pour mener leur enquête. Aux portes de la ville, il voudrait être le premier à les rencontrer.

Les voilà. Fatigués, ils expliquent à Monsieur Wang qu’ils cherchent un gîte pour la nuit. Le marchand d’eau est sûr qu’ils seront très bien reçus chez les puissants de la ville. Il frappe à une porte, une deuxième, une troisième ; il s’adresse à des passants. Chaque fois, il essuie un refus. Finalement, il va trouver Shen-Té, une prostituée qui attend un client. Elle accepte volontiers de recevoir les dieux et leur offre l’abri pour la nuit dans sa petite chambre. Les dieux sont contents d’avoir rencontré cette bonne personne.

Mais, comme Monsieur Wang,  Shen-Té n’est pas du tout sûre d’être bonne : elle explique que, pressée par la nécessité, elle ne peut éviter d’enfreindre les règles de la morale. Entendant cela, les dieux se concertent : pour la remercier, et pour l’aider, ils décident de lui remettre une somme d’argent.

Tableau 1

Un petit débit de tabac

Avec l’argent donné par les dieux, Shen-Té a pu acquérir un petit débit de tabac. Arrive l’ex-propriétaire, Madame Shin, qui est pauvre et affamée, – Shen-Té lui donne du riz. Puis un chômeur, à qui elle donne quelques cigarettes. Puis l’ancien logeur de la jeune femme, pauvre lui aussi, accompagné de sa femme et d’un neveu. Shen-Té leur offre le gîte. Puis c’est au tour d’un menuisier, qui vient réclamer son dû : Madame Shin (qui entre-temps s’est esquivée) ne lui a pas payé les étagères qu’il a installées. Il menace Shen-Té de l’huissier. Les anciens logeurs de Shen-Té lui donnent alors l’idée de s’inventer un cousin qui paiera la facture, – demain.  Shen-Té invente Shui-Ta. Le menuisier est satisfait.

Se présentent ensuite le frère de la logeuse et sa belle-sœur, enceinte. Shen-Té les accueille chez elle. Puis c’est la propriétaire de la maison, Madame Mi-Tsu, qui se présente avec le bail à signer. Elle demande des références à Shen-Té. Celle-ci ne trouve personne d’autre que Shui-Ta, le cousin imaginaire. Arrivent enfin d’autres membres de la famille de l’ex-logeur : « Grand-Père », le « petit garçon », et « la nièce ». Tout ce monde, « la famille de huit personnes », va maintenant s’installer chez Shen-Té. Ils se servent en cigarettes et se mettent à chanter « la chanson de la fumée », sur la misère des misérables. Le tableau s’achève avec l’arrivée de « la tante » et « les autres ».

Shen-Té conclut :

« La petite barque de sauvetage
Est tout de suite attirée vers le fond :
Trop de naufragés
S’agrippent à elle avidement. « 

Intermède

Sous un pont

Monsieur Wang s’est caché sous un pont. Les dieux le retrouvent et lui expliquent que Shen-Té les a aimablement accueillis. Ils le renvoient chez elle afin de l’aider à rester bonne. Quant à eux, ils continuent leur voyage à la recherche d'autres personnes bonnes.

Tableau 2

Le débit de tabac

Réveil de la famille de l’ex-logeur, qui s’est installée chez Shen-Té. Arrive Shui-Ta. La famille se prépare à déjeuner. On envoie l’enfant voler des gâteaux chez le boulanger d’en face. Shui-Ta explique que Shen-Té s’est absentée, et qu’ils vont devoir quitter les lieux. Le menuisier se présente alors pour endosser sa dette, menaçant d’emporter les étagères. Mais Shui-Ta refuse de payer les 100 $ qu’on lui réclame. Il préfère voir partir les étagères. Le menuisier, désespéré, accepte finalement de n’être payé que 20 $.

Shui-Ta explique ensuite à nouveau à la famille qu’elle doit quitter les lieux. Essuyant un refus, il engage la conversation avec le policier de faction dans la rue et le fait entrer, de sorte que l'agent finit par être témoin du retour de l’enfant voleur. Toute la famille est emmenée au poste et quitte ainsi la maison.

Arrive la propriétaire, qui exige le paiement anticipé d’un semestre de loyer, et réclame 200 $. Shui-Ta essaie de négocier, en vain. Mais la propriétaire change d’avis lorsqu’elle voit le policier remercier Shui-Ta pour son aide, et proposer une solution pour Shen-Té : qu’elle se trouve un mari. Le policier rédige alors une annonce matrimoniale qu’il remet à Shui-Ta.

Tableau 3

Le soir au parc municipal

Un jeune homme cherche un arbre pour se pendre. Arrivent deux prostituées, dont la nièce de « la famille de huit personnes ». Puis Shen-Té passe : elle se rend chez le veuf avec lequel il est prévu qu'elle se marie. Elle fait connaissance avec le jeune homme, un aviateur en chômage, qui n’a ni bu ni mangé depuis deux jours. Ils se racontent qui ils sont. Il pleut.

Le marchand d’eau arrive, et chante «la chanson du marchand d’eau sous la pluie ». Il converse avec Shen-Té, qui veut lui acheter de l’eau, malgré la pluie. C’est pour l’aviateur qu’elle achète cette eau.

Intermède

Le gîte de Wang dans un conduit d’égoût

Le marchand d’eau, en rêve, cause avec les dieux. Il leur explique combien Shen-Té est bonne avec tous. Il leur parle du cousin. Apprenant que celui-ci n’a pas payé le menuisier, les dieux se fâchent : il faut régler ses dettes. Et pourtant : le cousin est un homme d’affaires honorable. Mais « les affaires n’ont rien à voir avec une vie honnête et digne », disent les dieux. Ils s’en vont, fâchés.

Tableau 4

La place devant le débit de tabac de Shen-Té

Madame Shin et la belle-sœur se plaignent que Shen-Té « s’absente des nuits entières ». Monsieur Shu-Fu le barbier sort de son échoppe en chassant Monsieur Wang qui cherche à vendre de l’eau. Il le frappe violemment sur la main. Arrive Shen-Té, amoureuse : elle vient de chez Sun. Elle distribue du riz. Shu-Fu la trouve belle.
Shen-Té achète un châle chez le vieux marchand de tapis. Le vieux et sa femme sont « de bonnes personnes » : ils prêtent à Shen-Té les 200 $ qui lui permettront de payer son prochain loyer. On encourage Monsieur Wang à aller chez le juge pour dénoncer le barbier, mais personne ne veut témoigner. Shen-Té se fâche : « On fait violence à votre frère, et vous fermez les yeux ! », et décide alors de faire un faux témoignage.
Arrive la mère de Sun l’aviateur. Il a besoin de 500 $ pour pouvoir voler à nouveau. Shen-Té lui donne les 200 $ qu’elle vient de recevoir. Pour le solde, elle vendra son stock de tabac.  

Intermède

Devant le rideau

Tout en se déguisant en Shui-Ta, Shen-Té chante la « Chanson de la vulnérabilité des dieux et des bons « . Impossible de rester bon en ce monde si on veut manger à sa faim. Pourquoi les dieux n’imposent-ils pas un ordre juste par la violence ?

Tableau 5

Le débit de tabac

Madame Shin fait part à Shui-Ta de ses inquiétudes quant à la relation entre Shen-Té et Sun, d’autant plus que le riche Shu-Fu éprouve de l’inclination pour la jeune femme. Sun arrive, Madame Shin part se cacher.

Sun veut vendre la boutique en échange des 300 $ dont il a besoin. Son but est de soudoyer un chef de hangar dont l’intervention lui permettrait d’être engagé comme pilote. Il prendrait la place d’un père de famille qu’on accuserait d’une faute quelconque. Sun n’ignore pas que la vente de la boutique va ruiner Shen-Té. Shui-Ta accepte le principe de cette vente. Arrive Madame Mi-Tsu. Shui-Ta voudrait vendre la boutique pour 500 $, ce qui lui permettrait de rembourser le prêt qu’ont accordé les vieux marchands. Mais Sun n’en a cure et accepte la vente pour 300  $.

Shui-Ta/Shen-Té comprend que Sun veut partir pour Pékin sans elle et l’abandonner ici, seule et sans ressource. Shui-Ta insiste pour récupérer les 200 $ ; mais Sun se fait fort de convaincre Shen-Té, qu’il sait éperdument amoureuse, en faisant appel à "l'aiguillon de la chair".

Sun sorti, Shui-Ta se désole : l’amour est un malheur, qui rend ses victimes vulnérables et met en péril leur survie. Madame Shin part chercher le barbier amoureux de Shen-Té, qu’elle veut mettre au courant de la situation. . Apprenant que celle qu’il aime est en train de tout perdre par excès de bonté, le barbier Shu-Fu offre de mettre ses maisons à sa disposition pour qu’elle puisse accueillir les sans-abris.

Wang et le policier arrivent alors, pour arrêter Shu-Fu. Ils veulent que Shen-Té témoigne, mais Shui-Ta leur annonce qu’elle ne le fera pas, n’ayant pas été témoin des faits. Le policier déboute Wang, l’accusant d’escroquerie et de diffamation.

Après leur départ, Shu-Fu s’assure que la relation entre Shen-Té et Sun est bien terminée. Sortie de sa cachette, Madame Shin le félicite pour ses fiançailles.

Arrive Sun. Shui-Ta est redevenu(e) Shen-Té. Furieux quand il apprend ses fiançailles, Sun a tôt fait de la  reconquérir : elle abandonne Shu-Fu et part à la suite de celui qu’elle aime.

Intermède

Devant le rideau

Shen-Té est en toilette de mariée. Elle explique : elle a promis aux vieux marchands de tapis de leur rendre maintenant l’argent prêté. Elle s’effraie de ce qu’elle fait. Mais elle ne peut pas résister à Sun. Et finalement, pourquoi pas ? Les dieux veulent qu’elle soit bonne aussi pour elle-même. En plus, elle sait que Sun l’aime, et qu’il aura pitié des deux vieux quand il saura leur situation. Sur le chemin de la noce, elle « hésite entre la crainte et la joie ».

Tableau 6

L’arrière-salle d’un restaurant bon marché dans le faubourg

Mariage de Sun et Shen-Té. Sun et sa mère sont inquiets car Shen-Té ne veut pas vendre la boutique. Il faut absolument que Sun ait les 500 $.

On boit du vin, en attendant Shui-Ta qui ne vient pas. Le bonze qui doit  célébrer la noce s’impatiente.   

Shen-Té essaie de convaincre Sun de rester dans la ville et de vendre du tabac, mais lui refuse de vivre dans cette ville « de canassons ». Il attend Shui-Ta et les 300 $. Shen-Té lui annonce que Shui-Ta ne viendra pas. Le désaccord persiste entre Shen-Té et Sun sur la somme à rembourser. Le bonze, las d’attendre, s’en va. Il n’y a plus de vin, tout le monde quitte les lieux.

Sun chante « la chanson de la Saint-Glinglin ».

Intermède

Le gîte de Wang

Rêve de Wang. Les dieux apparaissent. Wang parle d’un livre qu’il a lu, où les arbres d’un bosquet sont condamnés à mort à cause de l’utilité. De son histoire il conclut : « Le plus méchant, c’est le plus humain ».   Il se désole que Shen-Té soit condamnée à échouer dans son amour parce qu’elle est trop bonne.

Wang voudrait que les dieux interviennent pour remettre de l’ordre. Mais pour eux, il n'en est pas question : ce serait trop dangereux, et puis la souffrance peut être rédemptrice. Tension entre les dieux. Le troisième propose quand même d’aider Shen-Té. Mais non disent les autres, car souffrir purifie l'être humain. Shen-Té est en tout cas leur seul espoir, car ils ne parviennent pas à trouver de personne bonne, et en plus ils sont mal logés.

Les dieux refusent donc d’aider Wang. Aagir pour changer le monde n'est pas dans leur projet : ils sont des contemplatifs, convaincus que « sur cette terre de ténèbres, notre bonne personne trouvera sa voie ». Ils disparaissent.

Tableau 7

Une cour derrière le débit de tabac de Shen-Té

Madame Shin se demande comment Shen-Té va vivre maintenant, sans  mari ni domicile. Elle s’étonne de voir le pantalon de Shui-Ta sécher sur un fil. Arrive Monsieur Shu-Fu qui se désole du naufrage de la bonté, couvre Shen-Té de compliments et lui remet un chèque en blanc. Madame Shin ne comprend pas qu’elle n’encaisse pas tout de suite le chèque, qu’elle ne se  marie pas avec Shu-Fu, et qu’elle continue à excuser Sun  (« Tout ça vient de la misère », dit Shen-Té pour excuser Sun).

Soudain Shen-Té est prise d’un vertige, – elle est enceinte. Elle présente son fils au public, puis lui fait découvrir le pays. Ils volent des cerises.

Arrive Monsieur Wang, qui confie à la jeune femme un enfant du menuisier, lequel est maintenant ruiné. Shen-Té lui annonce que cet enfant habitera, comme elle, dans une baraque de Shu-Fu. Elle donne sa voiture à Wang, pour qu’il puisse se payer le médecin. Un couple qui était présent à l’inauguration du magasin arrive et poursuivi par la police, il confie à Shen-Té le seul bien qui lui reste, trois ballots de tabac. Shen-Té accepte de les stocker, malgré le risque que cela présente.

Puis elle voit le fils du menuisier chercher de la nourriture dans la poubelle. Le sort des enfants  pauvres la met en colère, et elle prend le public à partie. Désormais, elle ne sera plus bonne que pour son fils, et dure avec les autres.

Elle pénètre dans le débarras pour se transformer en Shui-Ta. Arrivent la belle-sœur, le grand-père et le sans-travail, avec Madame Shin. Celle-ci se plaint des maisons de Shu-Fu, qui sont pourries, et commente sans pitié la ruine de Shen-Té.

Monsieur Wang arrive avec le menuisier. Ils remercient l’enfant qui a demandé un toit à Shen-Té.
Arrive Shui-Ta. Il annonce que les maisons de Shu-Fu ne sont pas libres, et que le menuisier ni ses enfants ne pourront y loger. Ni non plus la belle-sœur et les autres. S’ils veulent un logement, il faudra qu’ils travaillent pour Shen-Té : ils devront fabriquer du tabac, à partir des trois ballots. La belle-sœur refuse.

La propriétaire arrive. Shui-Ta ne veut plus vendre la boutique à Madame Mi-Tsu. Il n’a plus besoin des 300 $, puisqu’il va encaisser le chèque de Shu-Fu (10 000 $).

La belle-sœur reconnaît les ballots qui étaient les siens. Mais Shui-Ta lui fait comprendre qu’ils sont à lui maintenant, à moins bien sûr qu’elle ne veuille aller au bureau de police… Ils se dirigent tous vers les maisons de Shu-Fu. Madame Shin s’interroge sur la disparition du pantalon de Shui-Ta que Shen-Té avait mis sécher.

Intermède

Le gîte de Wang

Rêve de Monsieur Wang. Il a vu que Shen-Té avait du mal à transporter le « ballot des préceptes ». Il demande aux dieux un petit rabais sur les préceptes. Mais les dieux refusent : ce qu’il propose comme amendement serait pire encore, selon eux.

Tableau 8

La fabrique de tabac de Shui-Ta

Récit de Madame Yang : comment de mauvais garçon son fils est devenu en trois mois un employé modèle.

Elle est intervenue auprès de Shui-Ta pour qu’il pardonne le non-remboursement de la dette et qu’il engage son fils à la manufacture (Flash-Back 1). Un épisode montre Sun venant en aide au menuisier fatigué (Flash-Back 2). Puis lors de la paie, il signale qu’il a reçu un dollar de trop. « Fort et honnête », il se prévaut d’être, en plus, intelligent. (Flash-Back 3). Plus tard, il est devenu un contremaître exigeant et craint. (Flash-Back 4). Un ouvrier chante « la Chanson du huitième éléphant » : le huitième est celui qui fait travailler les autres au profit du maître.

Madame Yang fait l’éloge de Monsieur Shui-Ta, qui a conduit son fils à « travailler honnêtement ».

 

Tableau 9

Le débit de tabac de Shen-Té

Les vieux marchands de tapis ayant été remboursés, ils cherchent Shen-Té. En présence de Madame Shin, Shui-Ta/Shen-Té a de nouveau un vertige. Madame Shin est au courant de la grossesse. Shen-Té s’inquiète : il ne faut pas que son enfant rencontre Shui-Ta.

Entre Sun, en homme d’affaires. Il voit Shui-Ta dans les bras de Madame Shin et s’interroge : est-il malade ? Sun s’inquiète de la négociation avec Shu-Fu. Les baraques sont trop humides, ce qui n’est pas bon… pour le tabac. La propriétaire, Madame Mi-Tsu, est également difficile à convaincre. Mais Sun possède des arguments efficaces avec la dame (il compte lui « tapoter les genoux »). Shui-Ta n’accepte pas cette stratégie et exige que son employé fasse preuve de « froideur commerciale ». Sun trouve que Shui-Ta est mélancolique quand il pleut.

Arrive Wang, qui, par ce temps, ne vend pas d’eau. Il demande à Shui-Ta l’adresse de Shen-Té, pour laquelle les gens du quartier s’inquiètent, – on ne l’a pas vue depuis 6 mois. Ils pensent qu’elle n’est pas partie, car on retrouve à nouveau du riz devant sa porte. Wang évoque la grossesse de Shen-Té, Sun est stupéfait. Shen-Té entre dans le débarras. Sun, au public, manifeste sa réprobation de l’attitude de Shui-Ta à l’égard de Shen-Té. Entendant des sanglots dans le débarras, il pense que Shui-Ta séquestre sa cousine.

Shui-Ta sort du débarras : il écoute la pluie, voudrait entendre un avion, mais il pleut trop fort.

Sun fait part à Shui-Ta de ses soupçons et réclame le pouvoir dans la firme. Il menace de venir fouiller le débarras avec la police. Inquiet pour Shen-Té, il voudrait la tenir dans ses bras. Il sort.

Entre la propriétaire, visiblement éprise de Sun, et Shu-Fu, qui exige de revoir Shen-Té. Shui-Ta lui promet qu’elle sera de retour,  dans trois mois. Il a besoin de l’accord de Shu-Fu pour développer la manufacture : Shu-Fu ne le donnera pas avant le retour de Shen-Té. Quant à Madame Mi-Tsu, elle ne donnera ses locaux pour l’entreprise que si Shen-Té lui cède Sun, son fondé de pouvoir. Shui-Ta accepte. Shu-Fu est ravi. Shui-Ta annonce la création de 12 belles boutiques.

Entrent Sun, Wang et le policier. Suite à la dénonciation de Sun, qui dit avoir entendu un sanglot, le policier veut visiter le débarras. Il est vide. Mais Sun voit le baluchon de Shen-Té sous la table.  Wang montre à la foule les vêtements de la jeune fille. La foule accuse « le roi du tabac qui a assassiné Shen-Té et l’a fait disparaître ». Shui-Ta est emmené au poste.

Intermède

Le gîte de Wang

Rêve de Wang. Conversation avec les dieux, épuisés et mal en point. Wang leur apprend que Shen-Té a disparu. Il pense que son cousin la retient prisonnière. Les dieux expriment leur désespoir : « Partout misère,  bassesse et abandon. (…) Même le paysage nous a abandonnés ». Il faut renoncer à la morale, le monde est inhabitable, les hommes ne valent rien. Finalement, le premier dieu  rappelle à l’ordre ses congénères : une seule bonne personne suffit . Ils repartent à sa recherche.

Tableau 10

Salle de tribunal

Le procès de Shui-Ta.

L’assistance  - Wang, le vieux, la belle-sœur - dénonce un procès truqué. Les juges ont été corrompus par la propriétaire et Shu-Fu.

Les juges arrivent : ce sont les trois dieux. Shui-Ta s’évanouit quand il les reconnaît.

Premier témoin : le policier. Témoignage plutôt favorable à Shen-Té et à Shui-Ta. Shu-Fu et la propriétaire prennent également la défense du cousin.

Puis interviennent les témoins à charge : Wang, le menuisier, le vieux couple, le sans-travail, la belle-sœur, la jeune prostituée. Les accusations fusent, Shui-Ta se défend comme il peut et finit par se mettre tout le monde à dos.

Finalement, traqué, épuisé, il demande que tout le monde sorte et avoue aux dieux la vérité. Il enlève son masque. Pour dénoncer ensuite, dans une longue tirade, ce monde où on doit être méchant pour être bon. « C’est moi la méchante personne dont tout le monde ici a rapporté les méfaits ». Le premier dieu veut corriger : « La bonne personne dont tout le monde n’a rapporté que les bienfaits. «  Tension chez les dieux. Le premier, qui devient le porte-parole du trio, ne veut pas voir la duplicité de Shen-Té : c’est juste un malentendu, Shen-Té s’en sortira, elle est robuste. Le monde ne doit pas être changé.

C’est trop compliqué : ils repartent sur un petit nuage rose. « Adieu, bonne chance ! « Devant l’effroi de Shen-Té, qui va se retrouver devant tous ses problèmes, ils ont pour seule réponse : « Tu le peux. Contente-toi de faire le bien et tout ira bien ! ». Les dieux repartent : « Qu’elle soit louée, qu’elle soit louée | C’est la bonne âme du Se-Tchouan ! ».  Shen-Té est désespérée.

 

ÉPILOGUE

Un acteur

Ce n’est pas un vrai dénouement, il est trop amer. Les questions ne sont pas résolues. Les acteurs ont besoin du public. Il faut trouver la fin de l’histoire.