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Œuvre de John GAY (1685-1732)

 

Dans la version de Benjamin Britten, adaptée par Elsa Rooke [1].

 

Ouverture

 

Le gueux fait l’éloge de son opéra ; on entend l’ouverture.

Il  présente ensuite les personnages de la pièce, dans l’ordre : Lucy, son père Lockit, Polly, Madame Trapes, Macheath, Madame Peachum, les hommes de Macheath, puis « ces dames de la Ville », et enfin Monsieur Peachum.

Acte 1

 

Filch informe son patron Peachum de l’aide que lui demandent plusieurs personnes (Black Moll, Tom Gagg, Betty Sly) sur le point de passer en jugement . Peachum  lui fournit les réponses à leur communiquer. Il cherche ensuite qui, dans sa bande, il pourrait envoyer aux assises. Madame Peachum voudrait qu'il épargne ses hommes, qu'elle trouve beaux et braves ; mais Peachum ne veut rien entendre. 

Madame Peachum apprend alors à son mari que leur fille Polly a de l’inclination pour Macheath. Peachum est catégorique : il n’est pas question, en tout cas, qu’elle se marie.

Peachum parti, sa femme demande à Filch ce qu’il sait des relations entre sa fille et Macheath.

Arrive Polly : elle explique à sa mère qu'elle "ne donnera pas tout" à Macheath, sachant qu'elle risque de le perdre une fois qu’il aura  obtenu ce qu’il désire.

Discussion avec ses parents, qui apprennent qu’elle est déjà mariée (après avoir cédé aux avances de Macheath et « par peur d’être grondée »). La maman défaille, le père cherche une stratégie à adopter.  Le problème : Macheath a sans doute plusieurs épouses, il y a donc un conflit à prévoir au moment de l’héritage lorsqu’il sera pendu, et ce sont les avocats qui se rempliront les poches. Les parents proposent à leur fille de dénoncer Macheath (tel est son « devoir filial ») : il sera ainsi pendu, et elle deviendra une riche veuve. Polly ne peut se résoudre à cette trahison, et décide d’aider son mari à s’enfuir (et cela, bien qu'elle sache qu'elle sera malheureuse en son absence).

Entre Macheath (67). Scène d’effusion. Polly l’aime « comme dans les romans ». Et pour lui, « m’arracher à toi, c’est impossible. ». Polly lui apprend que ses parents en veulent à sa vie, et qu’elle et lui doivent provisoirement renoncer à se voir. Séparation déchirante.

Intervention du gueux (73), qui explique au public le changement de lieu et présente maintenant  la bande de Mackie. On se trouve dans une taverne près de Newsgate. Macheath met ses hommes au courant de son différend avec Peachum, il lui faut donc s’absenter quelque temps. Les hommes se retirent ; arrivent « ces dames de la ville ». Macheath les salue et se prépare à une nuit de plaisirs. Jenny et Betty se mettent à le câliner et l’enlacent, avant de donner le signal à Peachum, venu arrêter le capitaine. Macheath est emmené, tandis que le père de Polly récompense les dames en jetant en l’air une poignée de pièces d’or.

 

Acte 2

 

Le gueux présente la prison de Newsgate et houspille le personnel qui doit installer le décor (« Alors, morveux, elle arrive cette prison ? »).

Lockit accueille Macheath dans la prison.  Resté seul, Macheath s’inquiète de la présence de Lucy, fille de Lockit, qu'il s'est engagé à épouser. Elle arrive. Il lui promet le mariage, mais elle manifeste sa colère, sachant qu’il est déjà marié à Polly. Macheath  jure que ce n’est pas le cas.

Changement de décor. Le gueux insulte à nouveau les techniciens. Il nous emmène chez Peachum et Lockit, occupés à se partager la prime pour la capture de Macheath. Puis les deux hommes se chamaillent (tout en s’appelant « frère ») et se menacent l’un l’autre de dénonciation de malversations. Finalement, ils se réconcilient.

Exit Peachum, arrive Lucy. Son père lui reproche de s’être amourachée de Macheath. Lucy proclame à nouveau sa volonté de sauver celui qu’elle aime. Arrive Polly. Les deux femmes se querellent et finissent par s’insulter. Arrivent les deux pères qui réprimandent brutalement leurs filles, chacun emmenant la sienne. Les deux filles réaffirment leur détermination à aimer Macheath.

Finalement, Lucy revient avec les clés de la prison et délivre celui qu’elle aime. 

Acte 3

 

Lucy doit s’expliquer face à son père. Celui-ci lui reproche de ne pas s’être fait payer pour délivrer Mackie, et  lui explique que Polly va maintenant "soutirer le magot" de son mari Macheath pour le faire pendre ensuite. Lucy laisse paraître sa rage contre Polly.

Le gueux nous conduit alors dans la maison de jeu où Macheath  retrouve ses hommes après  s'être échappé. Puis chez Peachum, où Lockit  et lui se partagent un butin. Arrive Madame Trapes, une « cliente », qui les conduit à Mackie contre rémunération.

On est maintenant dans la prison. Lucy, dévorée par la jalousie, se prépare à empoisonner Polly. Celle-ci arrive ; aimable conversation entre les deux femmes, mais Polly refuse la boisson que lui propose sa rivale.

Arrivent Peachum et Lockit, avec Macheath. Les deux filles demandent à leurs pères respectifs d’épargner celui qu’elles aiment. Mais ceux-ci restent intraitables : on conduit Mackie au gibet. La mise à mort, pourtant, est finalement interrompue par l’annonce d’une amnistie générale, au grand dam du Gueux, qui voudrait une fin morale à l’histoire. Macheath retrouve toutes ses femmes, dans l’allégresse unanime. Morale de l’histoire : « The wretch of today may be happy tomorrow ».

 

[1]  Benjamin BRITTEN, L’opéra du gueux, opéra en trois actes d’après John Gay, Arles, Actes Sud, 1999. Cette édition comporte quelques coupures dans le texte du 18ème siècle. Les airs chantés sont intacts. Le personnage du Gueux y est plus développé que dans l’original. Voir note d’Elsa Rooke p. 43.
Pour l’édition originale, voir : John GAY, The Beggar’s Opera (1728), Edited by Br. Loughrey et O. Treadwell, London, Penguin Books, 1986.